La poursuite du desert du feu

Le noir règne dans le désert de feu encore pour quelques dizaines de minutes. Les gerbilles courent se cacher derrière de petits amas de pierre dans le dédale d’un canyon. Un serpent rampe sous un buisson. Un sentier dévoile des colonnes de pierres à la géologie époustouflante et le ciel semble se percer de teintes roses orangées d’une beauté sans pareil.

Un grondement sourd fait sentir aux petits animaux qu’il faut quitter ce cadre idyllique bientôt troublé. Des éjections de vapeurs bruyantes comme un geyser se font entendre.

Soudain surgis au détour d’un virage contournant une des multiples collines le Nightmare et Melachias Orms. Au triple galop, il s’éloigne le plus vite possible de Nibel’heim où si on le prenait avec son précieux sac sur l’épaule, il serait décapité sur place. L’enfant ne bouge pas, tan mieux. La potion ne cessera son effet que dans 5 heures, d’ici là il aura les yeux bandés et il recevra encore une autre dose du breuvage…

Pour brouiller les pistes, il allait devoir rejoindre la jungle d’Androma, Car bien que rapide et endurant le nightmare qui coure sur le sable à la fâcheuse tendance de transformer ce dernier en minuscules éclats de verre tant la température des étincelles jaillissant de ses sabots est élevé. Après Androma se sera Port-La-Belle.

Il sortis le symbole religieux acheté au nain du marché de Nibel’heim puis toujours en selle, arracha le collier pour simuler une perte due a l’usure, puis le lâcha sur le sol.

Il allait peut être dans ce désert et sur ce chemin, croiser les Nomades Mystiques…
Il avait un profond mépris pour ces êtres incapables de se fixer, d’évoluer…Ils symbolisent pour Orms l’image même du sauvage idiot et pacifiste. Incapables d’évoluer, de choisir un camp, incapables de s’intéresser au civilisations qui devraient pourtant les éblouir…Il errent comme des imbéciles croyant aux forces du désert et a des dieux ridicules, habillés de blanc. Bref il seraient tout juste bons a être des esclaves.

Orms se demandait si Balian s’en était sortis. Non pas qu’il lui manquerait, par pure curiosité.
En tout cas il a parfaitement fait diversion…

Inferno continue sa course frénétique. Melachias baisse sa capuche pour faire face à un terrible adversaire, le Soleil.

Après 5 heures de course, Melachias s’arrêta dans le fond s’un canyon, près d’une petite rivière. Le voyage ne faisait que commencer, il allait falloir survivre au mieux dans ce desert magnifique et mortel, ce qui pour les tuniques noires va de paire.
Il descendit de son cheval son sac sur l’épaule et le posa sur les cailloux. Il l’ouvrit. Un faible toussotement se fit entendre. L’enfant n’u pas le temps de sortir la tête qu’un bandeau recouvrait ses yeux et des liens des poignets. Il se débattait comme un diable, mais rien n’y faisait. Orms restait froid avec son prisonnier.
Il alla chercher de l’eau qu’il lui ramena dans un bol. Imothep but d’un trait. Orms regardait dans la sacoche du cheval. Plus de racines et donc de somnifère, il allait falloir s’occuper du gosse. Il sortis son dernier gros quartier de viande et le donna a Inferno qui n’en fit qu’une bouchée, puis sortis des carottes.
-Tu veux manger ?
C’était la première fois depuis l’enlèvement que la voix du ravisseur se faisait entendre. L’enfant hocha la tête
-Tiens.
Pendant que le captif mangeait, Orms aperçus du coin de l’œil un mouvement en haut d’une des parois du canyon.
Non de Tzeentch ! Les animaux de la région ne sont pas réputés affables, et les Nomades Mystiques mettent souvent leur grain de sel dans la vie de ceux qu’ils rencontrent sur leurs terres temporaires.
-Finis de manger on repart !
Il alla remplir ses gourdes d’eau puis monta sur son cheval, Imothep devant lui.

Le col d’Hil-Vec passé, les gorges du Saltmann furent traversées, toujours avec la méfiance d’être observé de Orms. La journée touchait à sa fin, et il décida de dormir sur une des arêtes escarpées du plateau d’Hollas, réputé pour être dangereux de par les rochers coupants qui le recouvrent sur les pentes. Il serait ici à l’abri des animaux sauvages, Inferno montant la garde en bas. Alors que le soleil se couchait sur le désert, il s’assit sur un rocher surplombant le précipice, veillant du coin de l’oeuil l’enfant qui somnolait tranquillement. Epatant pour un enfant de cet âge qu’il ne gémisse pas et reste serein se dis surpris Melachias. Il fera un bon Pharaon -s’il survit bien sur-. Un sentiment bizarre le prenait. Comme si la beauté du paysage réveillait en lui un reste d’admiration pour la nature. Il secoua la tête, fit une moue et chassa ces pensées. Idioties. Seul des elfs pourraient être asse bêtes pour gâcher un fantastique pouvoir spirituel et magique dans un culte a la nature qui est par essence la banalité même.
Il se retourna et se coucha sur le flan. Demain la route reprendra de plus belle.

Orms ouvris les yeux au petit matin. Son premier réflexe fut de soulever la petite couverture où avait dormis l’enfant.
Il avait disparus!
Il se leva et alla regarder par-dessus le gros rocher surplombant le précipice. Inferno était en bas, mais pas Imothep. Un affreux sentiment le pris. Aucun lien, aucun bandeau sur le sol…
Il a peut être essayé de s’échapper sans rien y voir. Non, aucun enfant ne braverait les gouffres dans le noir complet…
Melachias pris la décision de grimper un peux plus haut.
5 mètres plus tard d’une escalade de rochers tranchants comme des rasoirs, l’homme en cape accéda à une corniche tachée de sang. L’enfant avait dus se couper…Il a grimpé les mains jointes ?Il continua a escalader en suivant la piste sanglante, inquiet de la perte de son outil de discorde. Arrivé a un promontoire dangereux balayé par le vent il aperçu ce a quoi il est difficile de croire.
Un nid de griffon était devant lui, l’enfant dormait dedans l’air exténué, les yeux toujours voilés, les mains liées. Après un dernier effort il se issa prés du nid. Un battement d’ailes se fit percevoir dans le vent poussiéreux.
Une de ces créatures se posa plein de majesté sur le nid, recouvrant l’enfant. Il s’apprêtait à saisir de son bec le bras de ce dernier pour voir quel goût il avait. Orms ouvrit grand les yeux.

Avec un réflexe qui d’habitude est étranger au kidnappeur, celui-ci saisit une grosse pierre et la lança sur l’énorme et dangereux oiseau. La créature se tourna vers lui et se jeta sur le trouble fête griffant violament l’homme, poussant des cris perçants. Orms fut blessé à la poitrine dans la lutte inégale avec l’animal mais il parvint à lui planter son poignard dans la gorge, le tuant net. Il gisait sur le sol, épuisé. Imothep, se repérant à l’écoute, avait entendu toute la scène. Il s’approcha de Melachias et lui soulevant la tête, le serra dans ses bras très dignement. Il savait que l’homme, aussi maléfique qu’il fut, avait risqué sa vie pour lui épargner un destin cruel. Il lui adressa la parole, et ce depuis la première fois
-Pardon…
Comme si il avait été fautif, et cela ne manqua pas de transpercer Orms comme mille lames aiguisées, bien plus douloureuses que des griffes. Cet enfant s’excusait d’avoir tenté de retrouver la liberté. La seule raison était qu’il aurait voulus épargner la douleur à un autre, qui lui voulait du mal de surcroît.
Bien qu’il trouvait d’ordinaire cela naïf et pathétique, il fut quand même touché au coeur l’espace d’un instant.

Après s’être bandé le torse et être descendu de la corniche du plateau, Orms se jura de ne plus installer un camp sans avoir bien observé si une dangereuse créature n’avait pas fait son nid tout près. Il se promit aussi de mieux surveiller ce hardi prisonnier. Il avait d’ailleurs la très désagréable impression de s’être fait abusé comme un bleu.

La route repris, toujours sous un soleil de plomb. La blessure de Melachias était profonde et bien que s’approchant de l’état de mort vivant elle le faisait souffrir. L’enfant n’en vit rien.

Derrière un rocher d’une colline, 3 Nomades Mystiques le visage cachés sous leur turban observent le cavalier.

Quelques heures plus tard, alors qu’il pénétrait dans un défilé, ce que craignait Orms se produis. 1 nomades bouche le passage entre deux rochers à l’aide de sa longue lance.
Inferno se retourna. Deux autres nomades bouchent la retraite de la même manière.
Le tunique noir leur adressa la parole sans trembler, bien qu’il sache que ses capacité de combattant et son poignard ne lui laisse aucune chance face à ses hommes aux lances aiguisées.
-Laissez moi passer !

-Qui est cet enfant que tu traites ainsi ?
Fi un nomade sur un ton inquisiteur.

Imothep pris la parole et hurla de toutes ses forces
-SAUVEZ MOI ON M’ENLEVE !

Melachias frappa des talons Inferno, qui, se cabrant fit se pousser le nomade gardant le passage. Le cheval de cauchemar parti au triple galop, bousculant l’homme en blanc. Il partis a vive allure en direction de la Passe de Sol-Menan-Khor.

Les trois nomades sans monture se regardèrent rapidement l’air inquiets. L’un deux cria vers les fugitifs :

-PAS PAR LA ! VOUS ETES FOUS !
Mais trop tard. Si ils vont au bout de ce défilé, l’enfant et son voleur mourront, c’est inévitable se disent ils impuissant…

Quelques minutes plus tard, Orms arriva en vue de Sol-Menan-Khor, des défilés entourant des dunes que seul les nomades peuvent franchir. Il le sait bien. Voyageurs, marchands, et même armées n’osent s’y aventurer, ce depuis que Oji a voulu lors d’une très courte guerre avec Nibel’Heim prendre un raccourci dans le désert de feu. Ils perdirent de nombreux soldat en tentant le passage.
Une fois engagé sur le sable, Melachias fit preuve d’une grande prudence. Nul ne connaît quel mal a terrassé ceux qui voulurent franchir cette zone. Pour le cavalier, ce n’est ni la soif ni le chaud. Il y a des milliers d’endroits plus arides sur fusura qui peuvent pourtant être traversés.

Arrivé en haut d’une dune, Melachias eu une vision d’effroi. Il s’approcha de ce a quoi il avait bien du mal a croire, sa capuche couvrant son visage des vents de sable de plus en plus présents.

Un squelette de dragon était là, devant lui, ensablé. Les premières secondes il se dit que c’était sans doute un ou des dragons qui avaient causés ici tant de désastres, et que si ils étaient morts depuis c’était tout bon pour lui. Mais en faisant le tour du long reptile volant, il observa que son aile gauche avait tout simplement disparue. Plus incroyable encore, trois de ses énormes côtes manquaient. Curieux et inquiet, il descendit de son cheval, laissant l’enfant dessus les mains toujours liées et les yeux toujours bandés.

Il passa sous la colonne vertébrale de l’animal. Sur le sable, des morceaux d’os cassés comme de la porcelaine. Il s’était fait écraser et même broyer 3 côtes ! Il leva la tête et sortis de sous le squelette.10 mettre plus loin, presque recouvert par le sable, un rocher. Que fait il ici ? Seul une catapulte aurait pus abattre ce dragon, mais aucune n’est assez précise pour le faire en plein vol, et légère pour être transportée dans les dunes…

Cela ne présage rien de bon. D’un pas pressé il se dirigea vers son cheval. La vitesse du vent s’intensifiait. Le sable se mettait à fouetter les visages avec l’ardeur d’un fouet.
Une fois en selle, le cavalier et l’enfant montèrent une autre dune.

Le vent faisait un vacarme assourdissant, c’était bien une tempête de sable qui s’approchait à grande vitesse. Arrivé au sommet de la dune, Melachias ne pouvait plus se repérer. La visibilité n’excédait pas 50 mètres.
Des bruits sourds se faisaient entendre. Orms fixa dans le nuage de sable qui les entourait. Imothep tremblait de peur comme jamais, priant ses dieux de les épargner. Une ombre trapue et titanesque se dessinait dans la tempête.
Le cœur de Melachias s’accélérait. Il se sentait tout petit, il avait peur. Voilà bien longtemps qu’il n’avait pas ressentis ce sentiment…Seul le cheval de cauchemar dont les yeux s’illuminaient faisant preuve d’un courage inaltérable, défiant les éléments de sa prestance.

Soudain un rocher d’au moins une tonne sembla tomber du ciel juste a côté d’eux.
Le Nigtmare se rua et Orms et Imothep tombèrent sur le sable, dévalant en roulant la dune.

En bas, Orms releva lentement la tête et n’en cru pas ses yeux. Un géant de pierre sans tête, fait de rochers-membres reliés entre eux par une invisible magie se dressait en face de lui.

Ce dernier leva un de ses grands bras vers le ciel. La seconde d’après un lourd rocher venant sans doute des montagnes vin s’y coller comme aimanté, avec un bruit de tonnerre.

Melachias se leva, pris l’enfant dans ses bras et se mit à courir. Le rocher fut lancé et s’écrasa juste devant lui. Il tourna, continuant à courir le plus loin possible de cet invincible adversaire. Un autre bruit de tonnerre. Un autre lancé. Orms changea brusquement de direction et évita de justesse ce troisième rocher gros comme un carrosse.
Le monstre de pierre se mit à marcher derrière lui. Il est maintenant si prêt que chaque pas se ressent comme un tremblement de terre. Le tunique noire tourna la tête vers le colosse qui s’apprêtait à le frapper des ses énormes poings .Il se coucha sur le sable avec Imothep.
Il sentis la roche passer a quelques centimètres de sa tête.
Il n’avait aucune chance, ils allaient mourir écrasés. Le géant levait le poing vers le haut pour broyer ses victimes quand soudains une lumière vive éclaira le sol dans la tempête. Le colosse se retourna pour jauger la menace.
Inferno était en pleine auto combustion. Il se cabrait, recouvert de feu, provoquant le monstre de roche.
Rien n’était perdu, se dit Melachias.