La croisée des chemins

Au centre de la vaste région verdoyante des Grandes Plaines se trouve un carrefour, union de quatre chemins de terre marqué par les pas des voyageurs et les sabots de leurs cheveaux, ainsi que par les roues des nombreux chariots de commerce qui l'empruntent. Si l'on prend la route sud, on arrive à Port-la-Belle, la route nord se divise en deux une centaine de kilomètres plus loin, l'une va vers Zarhall l'autre vers Rackaroch. La route de l'est, peu emprunté, mène aux Grandes Glaces, alors que celle de l'ouest emporte ceux qui la suive vers le désert de diamant.
Cette Croisée des Chemins est célèbre, elle à vus passer des armées ainsi que quasiment tout les plus grands de ce monde. Elle est aussi célèbre pour son cadre qui est des plus morbides. L'endroit est humide et brumeux en hiver et en automne, sec et poussiéreux l'été et le printemps. Qui plus est, quelqu'un, en des temps immémoriaux, à fait placer là des cages, un gibet et un carquois, de sorte que n'importe qui vient laisser pourrir là de pauvres prisonniers...
Autrefois, des brigands y enfermaient des innocents. Aujourd'hui, cela se fait moins et les "utilisateurs" sont le plus souvent des brigands eux-mêmes enfermés là par des cavaliers de Rackaroch, parfois de Port-la-Belle, qui fond des voyages de surveillance dans la région.

La malchance à voulus que, ce jour là, se soit Balian qui croupisse dans une cage. Il avait pourtant bien su que charmer la jeune femme noble voyageant avec la caravane de marchands N'bélemiens lui attirerait des ennuis, mais il avait trop pris l'habitude de s'en sortir avec une pirouette pour que cela ne l'impressionne.
Le premier jour de captivité, il tenta de crocheter, de tordre, de briser les barreaux de cette cage à oiseau, sans succès (comme-ci personne ne l'avait déjà tenté avant lui). Puis il se dit que quelqu'un finirait par passer. C'était il y a 9 jours.
Une pluie miraculeuse et deux ou trois malheureux pigeons venant se percher sur la cage lui avait permis de subsister jusque là, mais il se sentait fatigué, désseché et s'impatientait, quand soudain, des bruits de pas, à moins que cela ne sois des sabots, retentirent dans le lointain...
Il décida de se renfoncer dans sa cage, sa silhouette se masquant tout à fait avec les restes en putréfaction des captifs malheureux. Caché qu'il était, il attendit de voir qui arrivait et ce qu'il allait bien pouvoir se passer...

Un cavalier au cheval noir venant de Zarhall s'aproche. C'est un homme longiligne au visage gris qui s'arrête devant les cages putrides.

Il déscendit doucement de son cheval, puis eu bizarement l'air satisfait. Il tira sa monture vers une cage où un pied putréfié dépassait. L'énorme animal commença par le lécher puis le dévora avec délice.

Là où un cavalier ordinaire aurait caréssé sa monture, l'homme blafard se contentait de regarder les panneaux comme si il cherchait sa route.

Balian observa cet étrange cavalier, une vraie vision de mort : droit comme un i, l'air pâle, une grande cape noire sur les épaules, il ne lui manquait que la faux. Un mouvement de ce personnage fit légèrement s'ouvrir sa cape et Balian dicerna alors ce qu'il reconnut comme un uniforme des Tuniques Noires Zarhélites.

Un seul visiteur depuis des jours, et il fallait que cela sois un type qui pourrait très bien le libérer comme décider de lui faire la peau en voyant qu'il est là. Balain hésita sur la conduite à tenir, mais face à l'allure de ce voyageur, se dit qu'il serait plus prudent de ne pas dévoiler sa présence...

C'est alors que le canasson eu la brillante idée de s'avancer vers sa cage, d'ou les jambes de Balian pendaient. Pendant ce temps, le cavalier avait le dos tourné, scruttant les panneaux. Le cheval s'avança vers sa jambe et la renifla.

D'un geste rapide, Balian tenta de le repousser, mais le cheval ne comprit rien et tenta encore d'avancer son museau. Le prisonnier agita frénétiquement la jambe en émettant des sifflements aigus pour qu'il s'en aille, mais c'est alors que le posesseur de la monture se retourna vers eux. Balian s'immobilisa...

Melachias fut surpris, bien que son visage n'en montra rien. Il s'approcha de la cage remuante croyant d'abord a un corbeau coincé sous les cadavres putréfiés.(çà arrive souvent pauvres bêtes)

Il regarda la cage de prés. Rien ne bougeait.
Il ouvrit alors une sacoche sur son cheval et en tira deux ponces du Volcan Aloride. Ces pierres avaient la propriété, tout comme le Silex, de produire des étincelles quand elles s'entrechoquaient mais de maniére beaucoup plus éfficace. Un seul coup suffisait pour faire jaillir une flaméche, c'est d'ailleur pourquoi les port-LaBellois étaient de trés gros acheteurs et en équipaient la patine de leurs fusils.

Le tunique noire était bien décidé a mettre le feu a cette cage pour en faire sortir l'intru potentiel.

Il s'approcha des lambeaux de tissu séchés d'une manche de manteau et s'apprêta a frapper les deux pierres.

Balian faisait le mort et entendit distinctement le personnage approcher et faire quelque chose avec un sac ou des habits... Il entrouvrit un oeil et s'apperçut que le type tenait des pierres ponces, s'apprêtant à lui mettre le feu au bras !

D'un geste Balian mis un coup rapide et les cailloux échapèrent aux mains du voyageur, tombant au sol. Balian se releva d'un coup se retrouvant presque debout dans sa cage et sautant en avant pour empoigner l'homme à travers les barreaux, mais celui-ci l'esquiva en reculant.

Le prisonnier s'arrêta de gesticuler, l'homme était trop loin. Il se tint aux barreaux et se rassit, scrutant l'individu qui en faisait autant. Il afficha un alors un sourire joyeux.

- Salut... Belle journée n'est-ce pas ?

Melachias avait bien failli se faire avoir comme un bleu tant cet homme s'était fait discret! Il se rapprocha lentement de la cage, se méfiant d'un autre coup fouré.
Bien que relativement lent, Melachias n'était pas du genre a se laisser surprendre d'habitude.

Il regarda donc le fauve emprisoné non pas comme une marchandise échangeable sur le marché aux esclaves de Zarhall, mais comme un dont de la providence qui pourrait, en échange de sa libération, se montrer bien utile...

-Belle journée oui.Vous n'avez pas l'air, comment dirais-je...Ha, ce mot que les Port-La-Bellois adorent...libre.
Cela n'a pas l'air de vous gêner tant que çà apparement...

Melachias esquissa un sourir qui lui fit mal à la machoire.

*Un taré, j'en étais sûr !* Se dit Balian. Voilà qui n'allait pas arranger son affaire, mais il ne s'inquiêtait pas pour autant plus que ça, il avait connus pire ! Enfin c'est ce qu'il aimait se dire...

- Oh ba je profite de la tranquilité de l'endroit ! répondit-il ironiquement, toujours sur un ton sûre et toujours avec un simili sourire. Ceci dit je ne serais pas contre le fait de sortir de là me dégourdir un peu les jambes, c'est que je commence à avoir des crampes moi ici !

Pendant ce temps là, le cheval mangea la tête d'un squelette qui pendait là, dans un bruit semblable à celui d'un gateau sec sur lequel on aurait étalé un peu de confiture bien épaisse.

(Pas mal le coup des gâteaux!)
A ces mots Orms se retourna vers son cheval.

-Bien sûr où avais-je la tête

Il se dirigea vers sa monture et fouilla dans une de ses sacoches.

Il en sortis une petite boite pourpre, qu’il ouvris délicatement. Une petite souris blanche pointa alors le bout de ses moustaches. Il la saisi alors et lui frappa violement la tête sur sa selle, l’animal fut tué sur le coup.

Un étrange rituel commença alors. Melachias referma ses mains sur la pauvre bête et l’approcha de sa bouche. Il lui chuchota des paroles inaudibles et ouvris ses mains brusquement. Une souris noire en jailli et sauta a terre, filant a toute vitesse vers la cage.

Balian se recula dans sa prison et vis, chose peu habituelle, la souris maléfique sauter et s’accrocher a un barreau de la cage. Voir une souris sauter, c’est rare, mais que son bond soit de 1 mettre on peu dire que ça défie la gravité. En quelques instants elle escalada jusqu'à la serrure, passa ses deux petites pattes avant dans l’espace réservé à la clé et fit un petit mouvement en poussant un « Squiirk » de douleur.(t’a vus plus fort que ratatouille)La porte s’ouvris et la souris s’échappa dans la nature.

Balian était libre. Melachias lui, venait de remonter sur Inferno.

[ Bien pensé comme tour ]

Balian en crus difficilement ses yeux. Il avait déjà vus des magiciens à l'oeuvre plus d'une fois, mais là, ce sortilège surement "anodin" pr le cavalier n'en était pas moins impressionnant.
Il resta bloqué un instant, observant la souris filer, les yeux écarquillés et la bouche légèrement entrouverte, puis le petit grincement de la porte de la cage qui s'ouvrait lui fit pleinement reprendre conscience de la réalité.
Il poussa un grand "wouhouuuuu!" et sortit de la cage d'un saut, il fit une galipette toujours en hurlant puis, une fois debout, un rapide saut à 380 degré sur lui-même.

- Ca fait du bien !!!

On aurait difficilement pus imaginer un homme plus joyeux à ce moment.Comme finalement le cavalier fut un brave homme, Balian s'avança un peu vers lui, tout sourire.

- Merci vraiment à vous messire ! Je ne sais pas comment vous montrer ma gratitude, mais sans vous j'y serais encore !

Il lui fit un rapide salut des plus théâtrale, le poing sur le coeur, toujours en liesse...

Melachias souri une fois de plus avec difficulté. Il faut dire que bien qu’il ne soit pas l’homme le plus cruel de Zarhall il est toujours difficile pour un Tunique Noire de libérer quelqu’un. Leur truc a eux c’est plutôt le camp de travail où on est nourris a la quantité de travail fournie.

-Accompagnez moi donc a Nibel’Heim. Vous m’avez l’air d’un rude gaillard, tandis que moi je suis, comme vous pouvez le deviner, faible. Il se trouve que je ne manque pas d’argent.
Je vous engage comme garde. Qu’en pensez vous ?

Le cavalier avait peut être trouvé une aide précieuse en cet homme joyeux. Si on l’avait enfermé là c’est qu’il avait commis une très mauvaise action. Un être si gai alors qu’il a commis le mal ne peu pas être foncièrement bon. Il ne se plierait sans doute pas à l’aider a réduire en esclavage des peuplades indigènes, mais il avait peut être d’autres talents insoupçonnés…

Imméditament, le voyageur monta dans l'estime de Balian parce qu'il avait employé le bon mot : argent ! Il avait quelques mauvaises connaissances à N'Bel Heim, mais la ville est grande et rien ne disait qu'il retomberait dessus, et puis il fallait dire qu'il n'était pas spécialement occupé et était toujours d'accord pour un bon boulot, d'autant plus que mise à part ses quelques habits sales, il repartait vraiment de rien...

- Hum... et bien j'en pense que je suis d'accord ! Mais attention, je n'ai pas l'intention d'être votre garde attitré pour toujours, disons que ça sera temporaire !

Balian regarda alors autour de lui les sourcils froncés.

- Ah si seulement j'avais une épée ! dit-il en effectuant un geste de la main qui aurait pu être dangereux s'il avait tenus une lâme.

Melachias compris l’inquiétude de son interlocuteur. Pour un tunique noir un « employé » ça s’use au moins 2 ans après quoi çà crève.

-Non, rassurez vous, juste le voyage jusqu'à Nibel’Heim

Il sortis une pièce de sa manche et les yeux de Balian se firent tout ronds.

-Tenez, une pièce d’or maintenant et un autre a destination.

Balian s’approcha du cavalier et la pris. Melachias passa une main sous sa cape et en sortis une longue dague aiguisée.

-Tenez c’est une dague fabriquée par des elfs noirs.

Balian s’empressa de la saisir puis s’entraîna à la faire tournoyer avec une certaine dextérité.

-Faites attention à ne pas vous blesser, une plaie de cette dague entraîne la cécité en quelques minutes.

Le roublard eu juste un sourire narquois. Si il y a bien quelqu’un qui connaît les épées c’est lui ! Melachias lança une pomme à Balian qui la dévora puis le cavalier pris la décision de se présenter. (Il est de bon ton de faire ce genre de choses d’ordinaire)

-Je me nomme Melachias Orms, je suis membre des tuniques noires tu l’a peut être deviné mais ce fut sans doute parce que ma cape me dissimule mal à cheval. Pour Nibel’heim je suis un marchand de Zarhall d’accord ? Lui c’est Inferno…

Orms avait désigné sa massive monture du menton. Inferno était un «Nigtmare » plus communément appelé Cheval De Cauchemar. Le Nigtmare était une race de chevaux sauvages vivant dans les plaines désolées de Zarhall. Quelques-uns furent domestiqués par Juvanéus en 351, c’est pourquoi ils sont extrêmement rares. Leur non viens du fait (outre qu’ils sont nécrophages) qu’ils effrayaient les villages aux alentours. Le Cheval De Cauchemar peux courir 20 heures au galop en une journée. Il ne dort jamais, en revanche il est très vorace et doit être nourri souvent s’il veut pouvoir tenir le rythme frénétique de sa course (d’ailleurs il fait beaucoup de bruit après 3 heures de galop, une vraie locomotive) Cependant il n’est pas, et de loin, le plus rapide. De nuit on peut distinguer des étincelles qui jaillissent de ses sabots, et on ne peut rater ses yeux rouges lumineux et sa crinière orange phosphorescente laissant croire à n’importe quel esprit influençable que sa dernière heure est venue.

-Et vous, qui êtes vous ?

Une pièce, une belle lame, à mangé... Les cadeaux s'accumulèrent et cela n'étais pas sans déranger Balian. Malgré tout, il se méfiait de cet individu et ne pouvait être sûr de ses réeles intentions, il résterait sur ses gardes jusqu'à N'Bel Heim, mais n'en laisserait rien transparaitre...

Melachias se présenta, et présenta sa sinistre monture, un canasson monstrueux comme on ne les faisait qu'à Zarhall, à ce qu'en se dit Balian. Puis, l'aventurier entreprit de répondre à Orms.

- Je m'appel Balian Hartigann, dit-il avec des morceaux de pommes dans la bouche, en faisant une légère réverance théâtrale. La plus fine lame qui est jamais vécu, ne craignait rien nous arriverons en bonne santé à N'Bel Heim ! Bon, vous croyez qu'il y a de la place pour deux sur votre monture ? Ca fais un peu trop longtemps que je suis resté inactif, partons vite !!

Balian attrapa le bras de Melachias qui le hissa derrière lui, et tout deux partirent alors pleine Ouest. Inferno galopa si vite que, depuis son buisson proche, la petite souris noir les vis disparaitre à l'horizon en seulement quelques minutes...